vendredi 22 décembre 2006

Coup d'gueule

Petit coup de gueule contre l’industrie du jeu vidéo qui nous prend pour des vaches à lait. Entre les suites (vous voulez des noms ?), les jeux type marketing (qui ne sont plus des jeux), ou les jeux réclamant une telle puissance qu’ils vous obligent à vendre un rein pour upgrader votre machine (et ce chaque mois sinon aucun intérêt). Depuis le temps que les joueurs pestent contre le fait que les concepts sont de plus en plus éculés, et qu’on se cantonne trop souvent aux graphismes au détriment d’un bon gameplay ou d’une histoire potable. Si je veux voir de belles images je m’éclate autant à regarder des fonds d’écrans…

Pour illustrer mon propos voici un test du jeu Crazy Frog Racer paru dans Joystick n°178 (qui contient aussi un très bon dossier sur le piratage).

Le test commence par cette petite introduction :

Oh qui voilà ?!Mais c’est le retour de la poule aux œufs d’or ! Ah tiens non, c’est une grenouille ridicule qui ne voit en vous qu’une énorme vache à lait. Prêt pour un petit tour dans le monde merveilleux du marketing ?

Bibibbidididiiiii bababadadaaaa…

Non je ne suis pas en train de vous imiter Faskil et Fumble en pleine séance de papouilles au fond de la rédac’ mais Crazy Frog, batracien ridicule et matraqué sur les ondes depuis déjà trop longtemps. Plus d’un million d’exemplaires de cette « musique » vendus à ce jour. Oui oui, vous pouvez vérifier, je ne me moque pas de vous. Ah ben forcément ça donne envie d’exploiter le filon jusqu’au bout histoire de surfer encore un peu plus sur ce gigantesque tsunami à pognon. Alors voici l’adaptation vidéo ludique, sorte d’insulte suprême à tous les jeux de course de l’histoire. Un véritable bras d’honneur balancé à la face du bon goût. On y dirige Crazy Frog et ses potes pilotes du dimanche dans des épreuves débiles, sur des circuits incompréhensibles, et passionnant comme une intégrale de Très Chasse. La maniabilité est une horreur, la difficulté une invitation à se coller la tête dans le four, et seule la motivation de pouvoir un jour fracasser des armoires sur le crâne des responsables de cette chose nous évite de passer à l’acte.

Donnez-moi une corde

Visuellement ? A vous donner envie de devenir aveugle. Les musiques ? A faire passer la surdité pour un délice existentiel. La boîte ? Une pub pour le retour de la lèpre histoire de perdre tous nos doigts et ne plus jamais avoir à toucher cette infamie. Cray Frog Racer, c’est un peu le châtiment ultime, celui que la C.I.A. rêve d’utiliser pour faire avouer des dizaines de crimes imaginaires à des terroristes présumés au fin fond de prisons secrètes. On peut jouer en multi ? Génial. Il faudrait encore trouver un autre cinglé prêt à balancer 15e par la fenêtre. De toute façon, le code réseau a sûrement été programmé pendant un tremblement de terre tant les ralentissements y sont fréquents. En clair : un produit bien plus qu’un jeu et dont la réalisation n’a pas dû prendre plus de trois semaines à une bande de développeurs séquestrés et forcés de se shooter à la colle. Dire que certaines marketeux affirment parfois qu’ils pourraient vendre de la merde juste en collant un logo dessus. Eh ben voilà, la preuve qu’ils ne déconnent pas

Yavin (rédacteur de l’article)

A ce test se joint un récapitulatif :

En deux mots : Moche, injouable et doté d’une durée de vie de 3 minutes chrono. A coté de Crazy Frog Racer, regarder chauffer l’eau des pâtes devient subitement un spectacle des plus captivant.

Plus : Ah ah ah…non

Moins : très laid, totalement injouable, cher pour trois minutes de jeu.

Ainsi qu’une légende d’une capture d’écran où s’affiche un temps de course:

« Sur ce temps-là, on peut faire quelque chose de plus utile. Genre des œufs à la coque. »

Hormis l’humour présent dans ce test (oui je suis fan de Joystick !), la preuve est dans les faits, on nous prend pour des cons…j’admire certains développeurs pour le travail qu’ils peuvent fournir, j’admire certains éditeurs pour promouvoir des idées nouvelles. Mais parfois, je m’interroge…

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